« Le film ne se pense pas, il se perçoit. Il nous offre directement cette manière spéciale d’être au monde, de traiter les choses et les autres, qui est pour nous visible dans les gestes, le regard, la mimique. »
Maurice Merleau-Ponty (1948) dans Sens et Non-Sens
100% BIO.
J'ai longtemps eu un doute. Pourquoi le cinéma? Pourquoi ajouter des films à la pile massive d’œuvres, constituée au cours des 100 dernières années? La réponse, partielle, est devenue évidente au fil des années : l'art du montage permet d’exprimer l'ineffable, là où les mots vacillent. Il permet aussi de créer cette bulle où se reconnaissent deux personnes qui ne se connaissaient pas. C'est déjà pas mal.
J'ai de la chance. En tant que monteur, je suis le complice privilégié de l'auteur-e. Chaque décision, qu’elle soit instinctive ou longuement réfléchie, est nourrie des sons, des couleurs, et des mouvements qui jalonnent le sentier que je parcours. Les détours m’emmènent sur des chemins de traverse qui m’auront permis, au final, d’arriver à destination.
Depuis que j'ai traversé l'océan pour m'installer au Québec il y a un peu plus d'un quart de siècle, la création complice m'a permis de développer les qualités inhérentes à mon travail de monteur : la sensibilité, l'écoute et surtout cette confiance tranquille qui nous permet d’explorer pour mieux raconter.
Raconter et émouvoir, ce n'est pas prétendre comprendre le monde. Mais si le récit construit permet d’apposer une introduction, quelques actes et peut-être même une conclusion pour mieux le voir, c’est pas mal non plus.
Alors...